Dans les hôpitaux, elles sont une préoccupation classique et constante en raison des conséquence d'un dysfonctionnement d'un appareil médical.
A terre, les ballasts ou encore les transformateurs pour lampes halogènes basse tension produisent des signaux haute fréquence qui peuvent affecter les autres consommateurs électriques.
En mer et sur les bateaux, on trouve rarement des ballasts mais fréquement des transformateurs ou convertisseurs 12v/110v/220v, donc susceptible sde provoquer des interférences.
Donc, à terre comme en mer, les équipements choisis doivent donc être protégés pour éviter ce genre de désagrément.
Tel est le cas des luminaires portant les marquages ci-contre, mais il n'y a pas que les luminaires!
Il est bien connu que trouver la cause d'un brouillage ou d'interférences quelles qu'elles soient est difficile.
C'est difficile également pour l'origine de fuites électriques, il y a, sur le blog, un post sur le sujet, mais il est en anglais et les méthodes de résolution ont une certaine similitude.
Il faut:
- Trouver le coupable
- Identifier où et comment se produit l'interférence
- Enfin la traiter.
Sur un bateau, les interférences radios et/ou électromagnétiques peuvent atteindre tous les équipements dont le Pilote, ce qui peut avoir des conséquences fâcheuses, comme nous en avons fait l'expérience, si ce n'est pas diagnostiqué à temps.
Sur Hanami II nous avons connu un ennui de pilote de ce type à plusieurs reprises:
1 - Tout d'abord car le compas du pilote avait été installé de façon incorrecte:
Installation dans la zone technique Du 12v et du 220v passent dans les gaines grises. |
- La première fois à proximité du convertisseur 12v/220v et lorsque la machine Nespresso était mise en route en mer, le bateau changeait de cap brusquement.
- Le seconde fois car il avait été déplacé trop près du ballon d'eau chaude ce qui avait le même effet lors de la mise en route automatique de celui ci.
2 - Ensuite lors de la transat 2013.
- Nous avons eu de façon répétitive des déviations inexpliquées qui ont débuté au Portugal
- Le pilote a été re-étalonné plusieurs fois en faisant des ronds dans l'eau et
- Elles n'ont finalement disparu qu'à l'arrivée en Martinique.
Les leçons tirées de l'expérience.
En tentant de comprendre le "pourquoi de l'histoire" que j'ai découvert l'article cité plus bas et qui m'a appris beaucoup de choses.
Les interférences peuvent se faire soit par conduction directe si il y a un problème de câblage ou d'isolement (voir le post sur la détection des fuites électriques), soit à travers un cable qui se comporte comme une antenne alors qu'il n'est pas fait pour cela.
Pour les interférences radio, un bon exemple est le cas où il existe une BLU, et ce qui suit se rapporte surtout à la BLU mais est instructif.
En cherchant sur le net si il existait de la littérature sur le sujet j'ai découvert un excellent article de 2013 d'Ocean Navigator (que je cite souvent) et qui fait le point sur le sujet. Et comme cet article est une mine d'information, je vais essayer d'en traduire les points les plus importants, pour ceux que l'anglais rebuterait, mais rine ne vaut de le lire en utilisant le lien mis plus haut.
Une fuite peut se produire au niveau du Pataras qui sert d'antenne en raison de l'accumulation de sel ou de la dégradation de la connection au niveau du pass-coque ou de la jonction cable d'antenne - Pataras d'où la nécessité de:
- Contrôler et nettoyer et graisser si besoin.
- Vérifier la boite d'accord et traiter toute trace de corrosion.
- Ajuster au mieux la puissance d'émission si il ne s'agit pas de ce type d'interférence
Parmi les solutions fort bien détaillées, une est de rajouter un tore sur les fils d'alimentation de la BLU pour empêcher tout radio-signal de remonter de la BLU vers l'alimentation électrique et donc le panneau électrique du bateau à travers le quel sont connectés tous les instruments.
Une explication du principe se trouve sur ce site de Radio Amateurs: mais c'est pour les amoureux de la technique ... et il y en a, bien sur.
Sur H2, la BLU est connectée directement au parc de batterie ce qui réduit ce type de risque mais je n'ai pas installé de tore.
Une autre solution est d'identifier et traiter 'préventivement' tous les cables qui pourraient faire antenne.
Or la longueur d'un antenne efficace dépend de la longueur d'onde du signal transmis et cette longueur d'onde est elle même fonction de la fréquence.
La règle de calcul est "longueur d'onde = 300 / Fréquence en Hertz" et la taille de l'antenne "longueur d'antenne= 1/4 de la longueur d'onde".
Par exemple:
Station | Fréquence | Longueur d'onde | Taille Antenne |
Garde Cotes | 8764 kHz | 34.231m | 8.5 m |
Hilenberg Météo | 12359 kHz | 24.274m | 8 m |
Boston | 29.7MHz | 3.345m | 0.9 m |
On voit bien, sur cette base, que dans un bateau il y a une multitude de cables et de fils qui peuvent servir d'antenne "non voulue" et interférer avec d'autres équipements, surtout si la diffusion du signal se fait depuis le tableau électrique de la table à carte, à partir d'un signal 'remonté' de la BLU (voir plus haut).
La question alors devient: comment se protéger?.
Celle là est "maison" |
- Respecter les procédures et instructions de montages,
- N'utiliser que les cables et pièces et connecteurs fournis avec le matériel,
- S'assurer que toutes les connections sont 'serrée' qu'il n'existe pas de jeu,
- Utiliser des produits anti-statique,
- Nettoyer toute trace de corrosion
- Etc ...
Evidement il faut éviter de placer les instruments sensibles près de sources d'interférences possibles (comme cela était le cas sur H2 au début) et tenir compte des éléments qui sont connus pour générer des interférences et dont la liste figure à la fin du post.
Une autre solution bien connue est l'utilisation d'isolateurs sous forme de ferrites qui sont en fait l'équivalent des tores, mais sous une autre forme.
Une ferrite est un matériaux ferromagnétique, qui, dans la plus part des cas est contenu dans deux demi cylindres munis d’une coque en plastique. Le fait de faire passer un fil au travers de la ferrite, de préférence plusieurs fois suffit à faire une ‘self’qui s'oppose au passage des courants de haute fréquence.
Si de surcroît on utilise des fils doubles torsadés et non paralléles (comme dit plus haut) on crée une capacité qui court circuite les courant HF.
La bonne solution, pour protéger les instruments 'à risque' comme le calculateur du pilote ou la BLU est de placer une ferrite sur les fils d'alimentation, voire sur tous les fils entrant (torsadés bien sur) car rien, à priori m'empêche que l'un soit conducteur ou joue le rôle d'antenne comme vu plus haut.
Identifier la source.
Comme dit plus haut, identifier la source s'inspire des mêmes principes que pour trouver une fuite électrique: dans les deux cas c'est une fuite et la procedure est identique:
Eteindre/arrêter tous les appareils électriques et/ou ceux qui pourraient être en cause
La mauvaise façon de le faire est de les éteindre un par un et voir le quel supprime le parasitage mais si il y a deux sources, la disparition de la première sera masquée par la persistance de la seconde.
La bonne façon, est un peu différente: on éteint tout et on teste les appareils en les allumant et les éteignant ensuite, un par un, les uns après les autres: c'est la solution la plus longue mais aussi la plus fiable.
Par 'allumant' il faut entendre mise sous tension et mise en marche, surtout si l'appareil comporte des balais ce qui est le cas pour les suivants: alternateur, vérin du pilote, éolienne, hydrogénérateur etc ... ou un moteur: désalinisateur, propulseur ou guindeau par exemple.
Dans le cas d'interférences affectant la BLU ou la VHF la méthode est la même et si, une fois tout éteint, le parasitage persiste c'est qu'il vient du ponton ou du bateau d'à coté, surtout pour la BLU et si il émet à forte puissance.
Une autre façon de faire est de déconnecter l'antenne. Si le parasitage est encore présent, c'est qu'il est propagé par les fils de connection. Recourir à la ferrite semble être la bonne solution dans ce cas.
Quelques coupables habituels:
Les équipements de navigation électronique, y compris le radar
Les PCs et autres si les chargeurs sont dépourvus de ferite
Les sondes électroniques: profondeur, vitesse etc ...
Les lampes et ampoules fluorescentes
Les LEDs (mais oui!)
Les convertisseurs de tension
Les chargeurs de batteries
Les alternateurs et régulateurs de tension (en général ils sont isolés)
Les compresseurs de réfrigération
Les moteurs électrique, en particulier ceux comportant des balais
Les démarreurs
Les commutateurs oxydés ou générant des étincelles ou des sautes de tension
L'électricité statique générée par les arbres d'hélice
Les alternateurs d'arbre
Les bateaux voisins (BLU)
Une fois le coupable identifié reste à trouver d'ou vient la fuite: Cable se comportant comme une antenne, corrosion, puissance trop forte etc …
Quelques expériences rapportées:
- Perturbation du sondeur par le moteur.
- Perturbations due au désalinisateur.
- Interférentces ent Pilote et VHF.
- Perturbation du pilote.
Il y en a surement d’autres et si vous en connaissez, s’il vous plait, mettez les en commentaire.
Merci.
Et pour finir, quelques références:
- Stefanv.com
- audio technic
- ocean navigator
- Boat Owner Mechanical and Electrical Manual (p 353-361)
- Plaisance Pratique
- Une présentation sur le NMEA ... excellent: tout y est, je l'ai trouvée après coup.
Les commentaires sont bienvenus, merci.
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