lundi 15 septembre 2014

Des batteries ... pour avoir du souffle.


En règle générale on vient sur un bateau pour faire de la voile bien sur ou pour voyager mais aussi, entre autre, pour s’oxygéner, pour l'air du large, pour respirer plus librement 'loin des vapeurs de la ville' comme ils disent. Pour faire simple 'pour en profiter'.

Et comme tout un chacun, ou presque, le sait l'air marin, le vent, le roulement du bateau, les quarts ça fait dormir quand l'heure est venue. Il y en a même que la mer berce et qui dorment commeles enfants en voiture sauf que, en voilier, en général le bruit du moteur ça énerve.
Et bien dans certains cas tout cela se réalise mais d'une façon imprévue, ou tout du moins d'une façon que 'moi' je n'avais pas prévue et qui m'a obligé à repenser la consommation électrique du bateau.

Pour ceux qui ont lu Dickens et en particulier le 'Pickwick Club ou, les papiers posthumes de Mr Pickwick', vous connaissez ce gros monsieur qui s'endort dans son fauteuil sous l'effet de l'hypercapnie liée aux troubles respiratoire secondaires à son obésité. C'est un trouble si bien connu qu'il a reçu le nom de 'Syndrome de Pickwick'.

SI le 'Pickwick' est un trouble de la repiration que l'on a peu de chance sur un voilier il en existe deux autres dont un dont j'ai eu trois exemples à bord entre Août et Octobre 2013 et qui se sont prolongés ensuite.


Ce bon Mr Pickwick ...


Je veux parler de l'Apnée du Sommeil.

Ce n'est pas de cette apnée là que l'on parle mais la BD vaut d'être connue ...

D'Aout 2013 a Avril 2014 j'ai eu trois équipiers présentant ce trouble, pas tous en même temps mais la plupart du temps deux en même temps et je savais pas qu'ils présentaient ce trouble quand je les ai embarqué.
Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est l'Apnée du sommeil voici une description succincte:

L’apnée du sommeil se manifeste par des arrêts involontaires de la respiration, les « apnées », se produisant durant le sommeil. L’apnée du sommeil survient en général chez les personnes en surpoids, âgées ou qui ronflent de façon importante.
Ces pauses respiratoires durent par définition plus de 10 secondes (et peuvent atteindre plus de 30 secondes). Elles se produisent plusieurs fois par nuit, à une fréquence variable. Les médecins considèrent qu’elles sont problématiques lorsqu’il y en a plus de 5 par heure. Dans les cas graves, elles surviennent jusqu’à plus de 30 fois par heure.
Ces apnées perturbent le sommeil et se traduisent principalement par une fatigue au réveil, des maux de tête ou une somnolence pendant la journée.

Et si certains désirent approfondir la question voici quelques liens, il y en a 'des pages' si vous cherchez sur le web.

  • Un bien fait, de l'INSERM sur le sommeil lui même...
  • Un bon papier, clair d'une université Suisse ...
  • Un extrait du "Généraliste" plus orienté coûts ...
  • Et une petite vidéo, orientée risques ...
  • Et pour évaluer le risque de faire une Apnée du Someil, surtout si la personne qui partage leur lit vous a dit "tu ronfles la nuit" voici un questionnaire d'auto-évaluation bien fait:

    Qu'est ce que cela a à voir avec la consommation électrique du bateau?
    Et bien c'est ce que j'ai découvert durant la transat ou j'en avais deux à bord.

    L'apnée du sommeil se traite de trois façons différentes:
  • Un appareillage 'inter-dentaire' qui maintient la mâchoire inférieure dans une position qui empêche un obstruction par la langue.
  • Une assistance 'inspiratoire' avec un appareil qui envoie de l'air sous faible pression et compense ainsi une obstruction par la langue, les amygdales ou un relâchement musculaire.
  • Enfin par chirurgie.
  • Comme on peut s'y attendre une assistance respiratoire nécessite de l'énergie et donc de l'électricité et ces appareils consomment approximativement 2 Ah sur un circuit à 12.5 V. Si vous en avez deux à bord qui marchent chacun 8h sur 24h, cela devient significatif, d'autant plus que c'est pendant leur période de fonctionnement que leur propriétaire recharge son iPhone (ou équivalent) et son PC.
    Donc c'est quelque chose à prendre en compte et demander au hôtes ou équipiers potentiels si ils utilisent ce genre d'appareil me semble être nécessaire car, outre la consommation électrique, l'apnée du sommeil possède quelques inconvénients.

    1- C'est un facteur de risque car des apnées graves on été signalées et il vaut mieux ne pas avoir cela en haute mer quand 'ça chauffe'. Tout le monde sait que les problèmes apparaissent toujours au mauvais moment.
    2- Ces appareils ne sont pas totalement silencieux et réveiller le dormeur en l'appelant 'à travers la porte' ou en frappant ne marche pas toujours: Il faut 'aller le secouer'.

    Voila donc pour les Apnées du sommeil mais comme les formes de mes équipier n'éraient apparemment pas sévères et comme je suis chanceux (parait-il) ça c'est bien passé, même si un des équipiers qui avait se trouble portait aussi, et je ne le savais pas, une pompe à morphine pour soigner un syndrome hyperalgique séquelle d'un accident grave avec lésion de la colonne vertébrale.
    Je ne l'ai découvert que par hasard, et encore ce n'est pas moi qui l'ai découvert, c'est mon épouse qui était à bord à ce moment.

    Il faut être médecin et skipper pour que ce genre de 'truc' qui n"arrive jamais vous arrive 'à vous' et en même temps. Cela fait un peu 'histoire chasse' mais c'est intégralement vrai, ce qui prouve bien que 'la réalité dépasse la fiction'.

    A ce stade, quelle est donc la morale de l'histoire?


    Pour faire simple on va la voir en plusieurs points.

  • Ne pas hésiter à interroger hôtes et équipiers sur leur état de santé et TOUS les traitements qu'ils suivent. SI vous le faites vous aurez surement des surprises et il vaut mieux les avoir 'avant' que 'après' comme cela m'est arrivé.
  • Décider si oui ou non on les prend à bord (surtout pour des navs longues et où le risque de grosse mer est important). Ca c'est la responsabilité du skipper et de lui seul et il devra indiquer clairement les raisons de la décision.
  • Si on prend la personne à bord, être clair sur les risques possibles, la façon de les limiter et les mesures qui seront prises, le cas échéant, si problème. Savoir si il existe une assistance téléphonique (satellite évidement, donc onéreuse) qui sera à mettre en œuvre et être clair sur la façon de gérer cela.
  • Mettre la décision par écrit de façon factuelle dans un mail dont on se mettra en copie. Évoquer les risques qui pourraient exister 'pour la sécurité du bateau et de l'équipage'
  • Si un appareillage électrique est nécessaire, connaitre sa consommation et avoir de quoi le dépanner à défaut d'un 'spare'. Également important, être sur que, quoi qu'il arrive, on aura suffisamment d'énergie pour le faire fonctionner correctement.
  • Ne pas prendre de risque inutile ou inconsidéré 'pour faire plaisir' ou 'parce que l'on ose pas dire 'NON'. En cas de pépin, si le skipper a accepté en connaissance de cause, il es responsable et la responsabilité première du skipper, c'est de 'ramener tout le monde dans de bonnes conditions.

  • Il y a des gens qui ont fait une transat ou le tour du monde en étant en Dialyse Péritonéale. C'est sur. J'en connais MAIS c'était LEUR responsabilité et ils avaient une assistance téléphonique adéquate. D'où l'importance du point 5 ci-dessus.

    Voila, c'était pour changer de la technique et rester dans le médical inattendu en mer ...
    A suivre ...

    14 04 2015 ...


    Et voila la dernière solution en date, mais US seulement ... pour le moment.


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