lundi 14 septembre 2015

Une coque ou deux, voire plus ?

     
Une coque ou deux, cela semble une question un peu stupide car beaucoup pensent que le monde est divisé entre ceux qui voyagent sur un monocoque (le vrai 'canot') et ceux qui ont opté pour le multicoques, en général le catamaran pour la croisière et le voyage.
Bien sur il y aussi ceux qui ont opté, ou vont opter, pour trois coques comme le Neel ou le DragonFly et, apparemment ils sont encore peu nombreux.

Dans les salons nautique on voit régulièrement des queues de visiteurs devant le catas et le plus souvent il s'agit de simple curiosité sans réelle intention d'achat (mais c'est aussi vrai pour les monocoques car le nombre de curieux dépasse largement le nombre des acheteurs).

Si donc nous nous limitons à ceux qui ont une réelle intention d'achat il y a moins de commandes et d'achats de catas que de monos, c'est un fait et les catas que l'on voit le plus souvent sur les eaux, en particulier dans les Antilles ou en Méditerranée, sont des bateaux de location ou des bateaux de charter appartenant à des sociétés , ce que confirme, aux Sables d'Olonne par exemple, le nombre de Lagoon que l'on voit sur le ponton pro et qui sont en phase de préparation avant de partir avec des équipages de convoyage.



Avant d'avoir Hanami II, j'ai fait un certain nombre de convoyages (c'est une excellente école) sur des monos et des catas et je dois reconnaitre que j'ai gardé un excellent souvenir de ces derniers: vastes, stables, rapides au portant, sécurisant grâce aux deux coques et aux deux moteurs etc.
Bien sur il y a des inconvénients: peu faits pour le près, plus onéreux à l'achat, à l'entretien et au niveau de la place de port (au moins une fois et demi sinon deux fois le prix d'un mono) et j'en oublie surement.
C'est probablement la raison pour laquelle les acquéreurs de multicoques se tournent le plus souvent des des catas d'occasion revendus par des sociétés de location ou de charter comme c'était le cas dans Histoire de partir de Marie et Hervé NIEUTIN qui demeure un must pour qui veut préparer une année sabbatique ne mer. Bien sur il faut transformer un bateau de loc en bateau conventionnel mais financièrement c'est jouable et pour naviguer de préférence au portant c'est idéal.

Dans le dernier numéro de Yachting World d'octobre (en anglais bien sur), il existe deux excellents articles sur le sujet:

- Will your next boat be a multihull (page 38 à 48)
- From Mono to Multi (pages 88 à 90)

La combinaison des deux articles donne une bonne idées des choix possibles, des avantages et des inconvénients ainsi que des coûts des différentes solutions.

- Le premier est plus axé sur le marché, les choix possibles, les avantages, les inconvénients et les coûts.
- Le second sur les spécificités de la navigation.
Dans le dernier article figure la liste de tous les autres articles dédiés à la navigation avec un cata parus dans Yaching World: il y a quatre en 2015 et cinq en 2016. De la lecture en perspective pour ceux qui sont tentés. Je ne vais pas les résumer mais juste conseiller de les lire, pour ceux que l'anglais ne rebute pas.
A noter que ces articles sont en général accompagnés de vidéos réalisées en collaboration avec Pantaenius qui est une compagnie d'assurance très présente dans la voile et existante en France.

Sur la base de cette lecture, des convoyages faits et des expériences rapportées par des amis y compris durant les 3 traversées avec l'ARC, je résumerais les avantages et inconvénients de la façon suivante, qui n'engage que moi bien sur.

Les PLUS Les MOINS
Les performances globales des nouveaux catas
La diversité de l’offre en taille, confort et coûts

Espace pour vivre
La luminosité
La place de stockage
La place pour les panneaux solaires et autres équipements
Les volumes des réservoirs
La plage avant et le trampoline
La plage arrière style balcon sur la mer
La protection en cas de mauvais temps
Les quatre cabines
Le stockage de la survie et de l’annexe

La stabilité en mer
Les performances au portant
La stabilité au mouillage
L’accueil plus facile des visiteurs
La possibilité de beacher

La sécurité due aux 2 coques et 2 moteurs
Le meilleur rendement du radar qui bouge moins
La visibilité
La possibilité de prendre des quarts moins fatiguant

Le coût à l’achat
Le coût d’équipement: tout est plus gros donc plus cher
Le coût d’entretien: 2 coques, 2 moteurs etc ...
Le coût de la place de port (1.5 à 2 fois celui d’un mono).

Le design parfois un peu lourd

La largeur qui limite la manœuvrabilité
Le fardage en mer et au port
La difficulté de trouver un travel-lift de la bonne taille

Les performances au près
Les virements de bord plus délicats
Le comportement dans les mers courtes
Les accoups dans la nacelle dans les mers courtes

De fait, il y a assez peu de points négatifs à part les coûts et les difficultés de manœuvres de port sont bien compensée par l'utilisation des 2 moteurs qui demande cependant un apprentissage.

Les limitations au près sont moins importantes sur les nouveaux catas mais ces bateaux sont surtout des bateaux de voyage qui vont naviguer le plus souvent à des allures portantes et le temps passé au mouillage dans un univers plus confortable compense ces limitation.


Il est évident que "WAKAF" (Wife And Kids Acceptance Factor") est nettement à l'avantage du Cata sur la base de l'espace et du confort et bien sur cela a un coût.
Pour rentabiliser un cata il faut voyager et/ou vivre à bord!, bon mais cela on le savait déjà.

Et pour ceux qui cherchent le Top du Top et n'ont pas peur de la démesure il y a cela: le Innovent 150 des CNB . A voir, cela vaut le coup mais il faut gagner à Euro-Millions.

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