samedi 18 mai 2013

Le Cigale et les fourmis ...


No 1: la proue et le puit de chaine
Ce pourrait être une nouvelle version de la fable mais non.

Allant au chantier ALUBAT pour les travaux liés au carénage de HANAMI II , j'ai découvert dans les hangars le nouveau CIGALE 18 en construction.
J'ai pu faire quelques photos et glaner des informations auprès de Philippe Aupinel qui semble bien décidé à "revisiter" le concept du 'bateau de voyage' avec la collaboration de Marc Lombard.
Après le 365 et le 445 redessinés par l'architecte de la Rochelle puis 2 Cigales 16 'new look', rapides et légers car sans ballasts,puis l'OVNI 52 Evolution, voici le Cigale 18, un 60 pieds qui promet lui aussi d'être rapide et confortable.
Dans les cartons un projet pour un OVNI 47 Evolution et d'autres ... plus grands!
Dans les ateliers des 365, 395 et 395 en construction (Photo No 2) ... ainsi que 2 coques de Cigale 16 ...(celles ci nous ne les verrons pas car je ne les ai pas photographiées) et autour les fourmis s'affairent, à la construction bien sur.

Dans le grand atelier de chaudronnerie alu, à coté d'un 445 dont la coque est presque finie, le Cigale 18 prend forme.
La construction du 445 ayant été décrite dans le post "Comment on construit un OVNI" il devrait être facile de voir si le processus est le même pour le Cigale.

No 2: Un 445 coque, roof et cockpit soudés
La première étape, après la définition du plan, est la construction du mannequin sur laquelle sera assemblée la coque. Une fois construite elle est réutilisée pour tous les bateaux de la même catégorie.
On la voit difficilement sur la photo No 1 car la structure de la coque finale à déjà commencé à être mise en place.
L'autre coté (photo No 3) est à peu de chose prêt au même stade d'avancement et les travaux d'ajustement et de soudure des tôles avancent rapidement.

Photo No 3: Proue coté bâbord

Photo No 4: Poupe coté bâbord
Sur les photos 1 et 3 il est possible de voir, en arrière du puits de chaine de bonne dimensions sous lequel se trouve le classique compartiment étanche que l'on retrouve sur tous les bateaux de la gamme Alubat, ce qui sera la soute à voile. Sur la photo no 1 on voit bien son panneau arrière ouvert qui la fait communiquer avec le reste de la coque. Sur le bateau fini cette ouverture sera obstruée avec un plaque soudée et la seule ouverture se fera par le pont de façon à réaliser un second compartiment étanche en cas de collision frontale.
Un autre compartiment étanche sera réalisé par la séparation entre la cabine avant et le reste du bateau qui sera muni d'une porte appropriée.

Photo No 5: L'assemblage des plaques
Les panneaux arrivent tout découpés, prêt à être assemblés mais il n'est pas impossible que certains doivent être repris.
Ils sont placés sur la structure de membrures et de lisse mise en place sur le mannequin sur lequel des encoches existent pour que leur positionnement soit parfait. Ce processus classique est très bien décrit et expliqué, mieux que je ne saurais le faire, dans "Architecture Navale. Connaissance et pratique de Dominique Presles et Dominique Paulet, Éditions de la Villette".
Tenus par des serre-joints ils sont ensuite soudés aux lisses et aux membrures depuis l'intérieur et aux plaques adjacentes de l’extérieur. Les soudures externes sont ensuite poncées et à la fin de la construction la coque sera peinte, après un pré-traitement approprié, ou bouchonnée et vernie pour donner au bateau cet aspect si caractéristique que l'on retrouve sur les OVNIs.

Vue de l'intérieur, et bien que non finie et ouverte, la coque donne une idée de la taille du futur bateau et laisse imaginer ce que Jonas aurait pu voir dans le "ventre de la baleine". Cette photo met bien en évidence le cintrage des membrures de la base de la coque jusqu'au pont ainsi que la base de la coque sous laquelle sera implantée la quille de 2.85m, s'il vous plait. Sur la photo No 3 on voit à l’extérieur de la coque les plaques verticales qui correspondent à cette implantation.
Au fond on retrouve l'ouverture vers la future soute à voile qui sera ensuite occultée.
Le 14 mai aucune plaque n'était fixée sur le squelette de la coque, cette photo a été prise le 17 mai et la coque doit être terminée le 30 mai. Cela donne une idée de la maitrise de ceux qui fabriquent un tel bateau.

Photo No 6: La coque de l'intérieur
Lors de ma précédente visite, mais je n'avais pas de quoi faire des photos, la plaque du fond de la coque qui fait 16mm d'épaisseur était en train d'être cintrée à la plieuse et c'était instructif à voir. Cette plaque d'environ 2m sur 1.5m était passée dans la plieuse (que l'on voit en haut et à gauche de la photo No 10) tous les 2.5cm de façon à lui donner le galbe nécessaire à la réalisation d'un fond cintré.
Le Cigale est donc un mix "cintrage plus bouchains évolutifs".
Le fond est cintré à la plieuse avec autant de passes qu'il en faut pour des tôles de 16mm et au niveau des bouchains, le cintrage se fait lors de la fixation de plaques relativement courtes sur les membrures, comme on le voit sur la photo no 5.

Photo No 7: La jupe arrière
La photo no 7, ci contre, donne une idée de ce que sera la jupe arrière du Cigale 18. Probablement la largeur d'un 60 pieds IMOCA du Vendée Globe mais utilisée de façon différente et similaire à celle du nouveau Cigale 16.
Je n'en ai pas appris beaucoup sur cette partie, en fait j'ai posé peu de questions, mais sur ce bateau le salon arrière si typique des Cigales sera remplacé par 2 cabines arrières. Il est possible ou probable que la zone qui se trouve en arrière du moteur soit utilisée comme vaste zone technique (même concept que sur le 445) pour y loger tout ce qui se trouve dans la cabine arrière tribord de l'OVNI 52 Evolution. L'avantage de cette configuration voulue par le futur propriétaire sera une meilleure répartition des charges avec un maximum de poids en arrière et au centre du bateau.
Après la coque viennent le pont, le roof et le cockpit.

Comme toujours chez Alubat, ceux ci sont assemblés séparément puis mis en place sur la coque terminée et le tout est soudé avant que ne débute la peinture et l'équipement intérieur.
Il est difficile pour le Cigale 18 d'avoir une idée de ce que seront le pont et le roof car, même si cette pièce est longue, elle apparait comme celle dont la réalisation est la moins avancée. Les 2 photos qui suivent ne donnent qu'une idée sommaire de ce que cela pourra être mais mettent bien en évidence la taille du futur bateau et l'aspect profilé qu'auront les parties hautes, dont on ne voit ici que la base.

Photo No 8: La base du pont

Photo No 9: Pour une vue plus globale
Restait, dans le fond gauche de l'atelier la section dans laquelle était assemblé le cockpit qui, finalement, chez Alubat reprend toujours les même élements de base avec les coffres surmontés des "bancs" dont les lames de bois montées sur des supports réalisés à partir de cornières cintrèes avec très peu de soudure assureront une ventilation permanente du siège. Très appréciable en grande croisière et en environement chaud et humide car cela évite la macération et quelques problèmes cutanés secondaires. L'inconvénient, minime, est que c'est un endroit parfois un peu délicat à nettoyer.

Le cockpit donc. Pour les Cigales, comme pour le 52 et les autres OVNIs il est réalisé de la même façon. Seuls la taille et les détails changent.
Sur la photo de droite on voit bien ce que sera l'espace disponible, même si la portion arrière de la partie réalisée s'arrête là où seront implantés les 2 postes de barre. L'espace de stockage dans les hiloires, dont on voit les 2 ouvertures sera également de bon volume.
A cette structure viendra s'ajouter l'arceau arrière classique dont la taille devrait être, cette fois-ci, impressionnante.
Sur la photo il est facile de voir que les tôles sont assemblées et soudées à angle droit ou presque, ce que l'on ne retrouve pas sur le bateau terminé car, avant préparation de la coque et peinture, tout ces angles sont dument mastiqués et poncés pour donner un aspect arrondi régulier à tous ces 'assemblages'.

Photo No 10: La partie avant du cockpit

Ici s'arrête le 'reportage' et si j'ai l'occasion de retourner au chantier je tâcherai de faire d'autres clichés des étapes ultérieures ce qui donnera une meilleur idée de ce que sera le bateau définitif.

Cliquer pour Voir la suite de la construction

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