mercredi 8 juin 2016

Beacher (ou échouer) le bateau ....

Ayant eu sur Hanami II des visiteurs peu habitués aux dériveurs et à la navigation en Atlantique où nous avons ... des marées, la question de l'échouage a été abordée: pourquoi échouer le bateau, où le faire, quand, quelles précautions prendre, comment repart t'on, quelles sont les particularité du 445 dans ce domaine.

La réponse simple est: "Echouer ? Pas de problème: on se pose à marée descendante, on fait ce que l'on a à faire et à marée montante on repart."

Bon c'est vrai mais quelques explications complémentaire peuvent être utiles après avoir échoué avec un catamaran, un dériveur et un quillard.


Hanami à Port Olonna (2012)
Tous les types de bateaux peuvent échouer cependant pour les quillards il y a quelques précautions à prendre.

Certains ne supportent pas de se poser sur leur quille.
D'autres nécessitent des béquilles (quilles longues) mais il est toujours possible de d'échouer dans la vase car la quille s'y enfoncera, jusqu'à un certain point.

Le cata d'un convoyage en 2011
sur la même  cale que Hanami en 2012
Les catamarans se poseront sur leurs ailerons ou directement sur leurs coques .

Les bi-quilles pourront se poser sur leurs deux appendices, un peu comme les catas, c'est la cas des Biloups et des RM par exemple.

L'avantage des dériveurs intégraux est qu'ils peuvent s'échouer sans problème car leurs fonds sont généralement protégés avec une semelle. Dans le cas d'un OVNI 445 avec 2 safrans qui ne dépassent pas la profondeur de la coque, il n'y a même pas à remonter les safran, comme cela se fait sur les OVNIs 395 pare exemples.




A - BEACHER

L'heure: 
Une marée complète durant à peu près 12 heures
on peut tabler sur 8 heures au sec.

Le meilleur moment pour poser le bateau est lorsque la marée descend, idéalement au moins 1h après le début de la  marée descendante de façon à être sur que l'on aura assez d'eau pour repartir une heure avant la marée haute.

En utilisant la courbe de marée et la règle des 12 èmes on voit que l'eau va baisser de 1/12 du marnage durant la 1ère heure, soit 40 cm pour un marnage de 4.8m ce qui est peu, il faut donc beacher vers la 2ème heure.

Plus le marnage est important, donc plus le coefficient est grand, plus on a de sécurité.
Ainsi il vaut mieux beacher, de preference, quand les coefficients montent, sinon beacher plus tard, donc plus loin, en attendant sur un mouillage arrière (voir plus bas) afin d' être sur de pouvoir repartir.

Le lieu: 

Evidement il faut être dans une région où existent des marées avec un marnage suffisant ce qui exclue la Méditerranée et les Caraïbes par exemple.

Il faudra poser le bateau loin de la ligne de marée haute bien entendu mais aussi dans un endroit connu pour être dépourvu de rochers affleurants ou de cailloux susceptibles d'abimer la coque, la dérive ou les  safrans.
Idéalement il faut un endroit abrité du vent et où il n'y a pas de ressac à marée montante ni roulis si on doit rester longtemps et donc beacher plusieurs fois.

Il existe des cas particuliers:

1 - Beacher le bateau amarré à un ponton flottant qui va beacher lui aussi à marée basse.
Là, pas de problème,on s'amarre normalement et on attend.
2- Beacher dans un port d'échouage.
Avec Hanami nous ne l'avons jamais fait mais une fois le bateau amarré normalement pour ce genre de port, la manœuvre se fait toute seule: le bateau se pose et remonte au grès le da marée.
3 - Beacher sur une cale bétonnée en pente comme on le voit sur la photo ci-dessous.
Pas de changement pour les horaires mais le bateau sera amarré au quai par l'arrière et si possible à un anneau de la cale sur l'avant (avec un bout passé en double) ce qui permet de le garder plus éloigné du quai et de pouvoir travailler autour si besoin.
Bien sur il faudra régler les amarres lorsque la mer descendra: on les re-largue un peu sur l'arrière en général.
Si un anneau existe, sur la cale et sur l'arrière, remplacer l'amarre du quai par une amarre en double dans l'anneau est une bonne solution.

Quelles précautions prendre?

Sur Hanami, en raison de la présence d'un sondeur d'avant dans le compartiment étanche sous la baille à mouillage, nous le protégeons avec un pneu dans le quel est placé un morceau de bois destiné à éviter l'écrasement.

Le pneu est tenu par deux bouts, un de chaque coté, frappés un le balcon avant et cela marche très bien.

Sur un OVNI la dérive rentre totalement dans la coque mais il faut s'assurer qu'elle est bien remontée 'à fond' pour éviter toiut risque de la voir s'accrocher si elle redescend d'elle même.Dérive bien relevée.

Les mouillages.

Avoir un mouillage arrière prêt et avoir calculé quelle longueur de chaine devra être mouillée et quel endroit devra être mouillée l'ancre pour ne pas avancer trop vers la plage, en particulier si on est mouillé 'un peu au large' en attendant que la marée baisse.

Le mouillage avant doit être prêt.
Si on s'échoue sur une plage et il sera porté sur la plage, à l'avant du bateau, une fois celui ci échoué. Il est nécessaire de ne pas le placer trop loin car il faudra le récupérer au départ, soit à la main si c'est peu profond, soit en avançant au moteur tout en gardant le mouillage arrière qui sera récupéré en dernier en faisant marche arrière, lentement, au moteur.

Les accessoires.

L'échelle de bain servira à monter et descendre du bateau mais sur un 445 elle n'atteindra pas le niveau de la plage et un échelle ne sera pas de trop.
Mettre en place une protection de la plage arrière peut être une bonne idée car la présence de boue ne fera que diminuer le WAF et rique de rendre l'expérience délicate si il faut tout nettoyer ensuite..
Mettre en place une alarme sonore pour repartir au bon moment peut aussi être un idée intéressante si l'on ne veut pas rater la marée. 45 minutes pour préparer le départ semble une bonne fourchette.

Les risques.

Il n'y en a pas beaucoup si l'échouage se fait dans une zone 'propre' mais la roue du speedo et le sondeur sont  toujours des éléments sensibles.
Remplacer la sonde par  une fausse sonde peut être une bonne idée si l'on a des doutes sur l'état du sol.

Quelques activités pendant l'échouage.

A moins que l'on ne s'échoue sur une cale pour faire des travaux il est judicieux de procéder à quelques contrôles pendant la période à sec.

- Contrôle des anodes et changement éventuel.
- Vérification de l'hélice, de la bague.
- Nettoyage du coupe-orin si il y en a un.
- Vérification de la mobilité des safrans.
- Vérification de l'état de la coque.
- Nettoyage de la sonde du sondeur d'avant si il y en a un.
- Vérification des orifices d'évacuation d'eau de la baille à mouillage.
- Passer un coup d'éponge sur la coque lui fera du bien.
- S'assurer que les passe coques sont libres et propres.
- Contrôler la prise d'eau moteur.
- Vérifier l'orifice d'évacuation d'eau du tube d'étambot.
- Graisser le joint hydrolube qui fait office de 'presse étoupe' (flèche rouge sur le cliché suivant).

Lors du départ.
Si le bateau s'est posé au début de la 2ème heure de marée descendante, prévoir de repartir 2h avant la pleine mer est logique.

Comme indiqué plus haut il convient de récupérer ou déplacer l'ancre avant tout en gardant le mouillage arrière qui empêchera le bateau d'avancer avec la marée.

Comme lors d'un retour à l'eau après une périodes à sec il faut absolument purger le tube d'étambot de l'air qui s'y est introduit, sous peine de 'bruler le joint' qui fait office de presse étoupe.

Ensuite, et bien il ne reste plus qu'à repartir, en marche arrière lentement.

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